Dragon 1/12 Kit Billing Boats

Bonjour à tous,

Voici un sujet qui concerne le Dragon au 1/12ème.
Ce kit de Billing Boats constitue ma première réalisation en modélisme naval, et même ma première réalisation en bois (je viens en effet de l’aéromodélisme électrique, mais je n’ai fait voler que des avions en mousse.)

Il y a peu de forums consacrés à ce modèle et ceux que j’ai trouvés, souvent anglo-saxons, mettaient en garde quant à la mauvaise navigabilité du modèle vu la forte ouverture du cockpit, la faiblesse du franc-bord, l’échelle trop petite, la masse trop élevée…

Billing Boats propose ce kit depuis trèèèès longtemps mais l’a fait évoluer : initialement, il était conçu comme un voilier de bassin non RC, avec le dispositif ci-dessous dit « barre de Braine ». Les lattes et le pont étaient en acajou, la quille était en plomb et le kit comprenait un sac de clous de vitrier pour fixer les bordages sur les membrures.




Aujourd’hui, il n’est plus proposé avec la barre de Braine, exit les clous,  les lattes sont en abachi (samba) et le pont en ctp d’okoumé. La quille est désormais en laiton.

Pourquoi Billing Boats a revu sa copie ? Deux hypothèses :
- Réduire ses couts
- Alléger le voilier pour encourager sa RC-lisation, considérant la démocratisation des radios et le développement du loisir RC ces dernières années.

Quelques idées principales ont guidé ma construction :
- Construire le plus léger possible et avec un minimum de masse au dessus de la ligne de flottaison pour avoir un couple de rappel optimum
- Faire une baignoire de cockpit hyper étanche (donc indémontable)
- Faire en sorte que les servos et autres équipements soient légers, démontables (donc accessibles, et ce malgré le peu de place vu les contraintes d’étanchéité), et enfin low cost en prévision de la noyade…

Pour le look, je souhaitais une coque non peinte, avec la quille en laiton apparente pour un aspect « vintage pond yacht ».
Cet aspect est malheureusement trahi par les matériaux trop modernes dans les épars et la voilure : la contrainte de légèreté l’emporte et j’ai aussi besoin de la possibilité de régler les voiles, car je débute, je tâtonne…)

Coté étanchéité, comme je ne maitrise pas la technique du tissu de verre + epoxy, j’ai opté pour :
- Par l’intérieur : « mayonnaise » sur quelques endroits rendus trop fins par le ponçage ou sur de légers écarts entre les bordages (mayonnaise = 50% eau + 50% colle à bois et épaississement de ce mélange par incorporation de poussière de ponçage de bois, jusqu'à obtenir la consistance d’une mayonnaise.)
- Par l’extérieur : G4, puis G4, et encore G4 avec ponçages fins entre chaque couche. Puis vernis marin brillant glycéro, refait et re-poncé mainte fois car le cordage du pinceau était toujours visible et le résultat n’était pas à la hauteur de mes espérances.
Bref, la finition a été réalisée avec un vernis de déco professionnel acrylique spécial meubles de cuisine et salle de bain satiné : un vrai plaisir à étaler, encore 3 couches pour un très bon résultat cette fois.
(Tous produits confondus, je dois donc avoir posé environ 10 à 12 couches.)

ATTENTION, le G4 doit être utilisé avec toutes les précautions d’usage pour votre sécurité et votre santé. C’est une véritable sal.….rie à respirer et pour cette raison ça n’est plus distribué dans les magasins grand public.


Voici les images, elles valent mieux que mon long discours, on commence par l’extérieur :




















Afin d'uniformiser la couleur des essences de bois différentes du pont et de la coque, j'ai passé au coton 2 couches de teinte chêne clair.
Le G4 a fini d'uniformiser le tout en le fonçant car il n'est pas incolore mais plutôt ambré. J'aurai aimé une finition plus claire mais le G4 ne l'autorise pas.

Contrairement aux préconisations de la notice, le pont a été collé après la réalisation du bordage pour permettre le traitement intérieur par la mayonnaise évoquée plus haut.
Entre le pont et le 1er bordage il restait ici ou là un écart d'1 mm qui a été comblé à la pâte à bois "à l'eau". Non adaptée à un usage extérieur, cette pâte
présente quand même l'avantage d'être imprégnable, d'abord par la teinte, ensuite par le G4.
Ainsi, ce raccord est très peu perceptible à l’œil et il est rendu complètement étanche.
Même problématique pour le raccord entre la quille en laiton et la coque : un peu de pâte à bois teintée puis "plastifiée", comme tout le reste (sauf la quille en laiton), par le G4.

J'ajouterai bientôt les détails sur l'équipement RC embarqué, avec d'autres photos.

A très bientôt.

Et voici le Dragon les tripes à l’air :









J’ai retenu un servo treuil à « tambour captif », un no-name chinois que l’on trouve sous différents badges avec la référence SW5513-6MA, pour moins de 12 € si l’on se débrouille bien.
C’était la solution la plus simple car la place est comptée et un servo avec un bras long aurait été difficile à faire cohabiter avec le reste de l’équipement posé en vrac à la même hauteur coté tribord.
Une écoute sort vers l’avant pour le foc, une seconde sort vers l’arrière pour la grand voile et leurs courses sont donc exactement symétriques.
De la position voile bordée à la position voile choquée le treuil effectue un tour et deux tiers seulement, en 2 secondes environ. (J’ai la chance de posséder une radio programmable pour régler les fins de courses, ça aide !)
L’accu est une lipo 2S (7.4 V) avec un UBEC qui ramène la tension à 5 V (capacité maxi 3 Ampères, cela suffit).

J’ai découpé le support du servo dans un morceau de cornière en alu.

L’ensemble donne pleine satisfaction : c’est fiable, aucun touillage à déplorer en navigation, c’est simple et vraiment efficace.









Pour la gouverne, j’ai choisi de mettre en place un mini servo léger de 9g.
Je l’ai positionné de manière à ce que son axe de travail soit parallèle au tube de jaumière, son action est ainsi optimale : un peu plus de 30° de part et d’autre du neutre. (Les images ci-dessus représentent sa position au neutre.)
Je n’ai pas pu positionner la seconde vis de fixation du servo faute d’accès : un point de colle « Résist’ à Tout » fait bien le boulot et cela reste démontable au besoin.
(Il faut penser à positionner une rallonge de servo au fond de la coque avant de coller le pont et le cockpit.)

Le tube de jaumière du kit a été recoupé de manière à ce que le palonnier (réalisé par mes soins) puisse être placé le plus haut possible, juste sous le capot, (qui est à découper avec soin.)







Le safran est celui du kit, à l’échelle, donc assez petit.
Je pensais avoir à l’agrandir, raison pour laquelle j’ai prévu qu’il soit démontable en perçant l’axe et en utilisant 2 micro-vis en laiton (du même type que celles qui ferment le capot.)
Mais, finalement, le Dragon vire très bien avec son petit safran.

Au titre des modifications, j’ai réalisé la barre, la porte de rouf et les barres de flèche en bois pour remplacer les éléments en plastique du kit.
L’arceau transversal du cockpit (comme j’ai pu en voir sur certains bateaux grandeurs) a été fabriqué aussi en bois : il sert à recentrer le circuit de l’écoute de grand voile.
Comme le kit ne comporte pas de tendeur 3 trous, j’ai fait les miens en laiton : cela fonctionne très bien et résiste à la fibre dyneema (tresse de pêche) très abrasive que j’utilise pour les haubans et autres attaches de voile.
Les écoutes sont pour leur part en « low friction cord .»









Mon astuce personnelle pour fixer les œillets à vis dans les tubes - carbone pour le mat, alu pour les bômes - et d’y insérer un morceau de bois d’un ou deux cm de longueur, au diamètre intérieur du tube, et face à un petit trou pré-percé.
Pas besoin de colle, l’œillet à vis se fixe dans le bois et non dans le tube, c’est très pratique et bien plus solide, notamment dans le carbone (que j’ai quand-même pris soin de renforcer par de petits cerclages en tube de laiton.)

Enfin, les voiles sont en Icarex.
C’est génial sur le plan technique mais beaucoup plus discutable sur le plan esthétique.
Très léger (31g /m²), ne craint pas l’eau, se coupe facilement, ne se déforme pas, ne s’effiloche pas, pas besoin de couture…
Les renforts aux attaches sont en spi autocollant avec un peu de plastique de blister pour renforcer les trous (je n’ai pas utilisé d’œillet.)
Une voile comme celle-ci se fabrique en moins de 15 mn.

Les bagues de réglage sur les bômes sont des bagues de durite de carburant au diamètre 7mm, légèrement aplaties à la pince pour serrer les tubes alu de Ø 6mm.



Je maitrise mieux désormais le réglage de mes voiles, alors je préfèrerai refaire des épars en bois verni avec des voiles dans une matière plus « salie » et conforme au look vintage que je recherche, pourvu que je parvienne à trouver une solution assez légère.



Les prochaines images seront réalisées en navigation…




A bientôt...

Un autre montage du Dragon Billing Boat

Et voici, comme convenu, les images réalisées en navigation.

J'ai eu la chance de faire une sortie hier, dans un très bel endroit et en compagnie de Monsieur Dominique, le créateur des Youpi !
C'était l'occasion pour moi de soumettre le Dragon à un spécialiste de la voile RC, et également d'essayer un Youpi.
C'est aussi l'opportunité de vous présenter le Dragon accompagné d'un bateau déjà bien connu par beaucoup d'entre vous.































Les conditions, très légères, on nécessité un peu d’aménagements sur les voiles, ce qui a été fait très rapidement grâce aux bagues de réglage prévues à cet effet sur les bômes.
Par ces conditions très faibles il ressort nettement que la gouverne est trop petite : elle devra effectivement être agrandie.
En comparaison, le Youpi qui dispose de plus d’inertie, de plus de toile et d'une gouverne plus grande fait preuve d'une remarquable manœuvrabilité : on le place où l'on veut et toujours de manière très confortable.
D'un point de vue esthétique, il est urgent que mes voiles soient refaites dans une belle toile, identique à celle du Youpi, qui semble suffisamment légère pour ne pas trop nuire à l'équilibre du bateau (la toile fournie dans le kit Billing Boats me semble trop lourde.)

En conclusion, ce petit Dragon est génial,
mais il me faut aussi un Youpi : il sera probablement le prochain...

Merci à Dominique pour cette belle rencontre et pour avoir su skipper simultanément les deux bateaux afin de me permettre de faire les images.

Joyeuses Pâques à tous !

Bonjour
Bravo magnifique

fabio 38 de l isere